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PUERTO NATALES ET CANAUX DE PATAGONIE – 21 au 30 décembre
Nous nous installons à Puerto Natales pour quelques jours. La province est celle d’Última Esperanza, tout un programme. La ville est le point de départ pour de grandes randos au Parc Torres del Paine. Ce parc semble être un condensé de la Patagonie et des Andes à lui tout seul, par ses paysages, son relief, ses lacs, sa faune… Ayant notre dose d’espace vert, nous faisons l’impasse sur le parc, notre matériel étant limité et aussi pour pouvoir se reposer, avancer les cours scolaires,…
C’est ici donc que nous fêterons Noël : le Père Noël a été généreux, mais sa hotte était petite, cette année.
Nous entamons maintenant réellement notre remontée vers le nord, en embarquant à bord de l’Evangelista. Ce bateau nous fait passer par de multiples canaux, canal White, canal Sarmiento, canal Messier, canal Moradela, canal Pulluche pour les principaux. Tous ont été creusés lors des précédentes périodes glaciaires, puis se sont remplis lors de la montée des eaux. Plusieurs glaciers, dont le glacier Amalia, que nous apercevrons le premier jour sous la brume, et le glacier Pie XI, le plus vaste de l’hémisphère sud (hors Antarctique), sont sur notre route. Cette zone du Chili est composée de plusieurs milliers d’îles. Nous sortons parfois de baies ou golfes pour rejoindre le Pacifique, et finissons par longer le continent et l’île de Chiloé avant d’atteindre Puerto Montt.
Nous avons été plutôt chanceux avec le temps : la première journée a été couverte, mais les deux suivantes se sont déroulées sous un grand soleil. Les passages dans le golfe de Penas et la partie dans le Pacifique ont cependant été un peu trop agités pour quelques estomacs…
Il y a finalement assez peu de choses à faire à bord du bateau, à part regarder défiler le paysage à 20km/h; et ça nous plait bien.
Cette partie du Chili est un désert humain : parmi les centaines d’îles aperçues, seul le village de Puerto Eden rassemble quelques habitants. Les oiseaux marins (albatros, pétrels, sternes, mouette,…) en sont les principaux résidents. Dans l’eau, les jets provoqués par les souffles trahissent le passage des baleines remontées à la surface pour respirer.
Sur le bateau, beaucoup d’Américains et quelques Chiliens, et aussi Ainara et Maël, qui étaient eux aussi passés à Cahuasqui au fin fond de l’Equateur à Rana Canto chez Pascal et Nadine (voir article Equateur). Les enfants sont aussi ravis de croiser Salomé et Lola ; avec leurs parents, elles sont parties de Nouvelle-Calédonie pour 5 mois en Amérique du Sud, France et Afrique du Sud. Leurs blogs en lien dans la rubrique "Blogs d'amis voyageurs".
Nous restons une nuit à Puerto Montt. La ville est réputée pour ses maisons en bois d’alerces ; les nombreux bâtiments en béton sont malheureusement trop visibles…
Le lendemain, nous partons en bus pour El Bolson (Argentine) pour y fêter le nouvel an. La route vallonnée nous donne l’impression de traverser le Limousin au début de l’été, avec des vaches et prairies vertes bordées de peupliers, saules, chênes et châtaigniers, et des champs de blé juste moissonnés.
Sur le bateau, nous apprenons que le parc de Torres del Paine est la proie des flammes, les chiliens sont consternés. Une fois arrivés à Puerto Montt, nous voyons des images de touristes évacués et de gens tristes de voir ce patrimoine de l’humanité pour une bonne part réduit en cendres ; l’événement est ici vécu comme un drame national. De la cendre, nous en verrons dans la zone frontalière des deux pays jusqu’à Bariloche, avec parfois entre 10 et 20 cm de cendre volcanique tombée ces dernières semaines du volcan Peyehue.
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PUNTA ARENAS – du 15 au 21 décembre
Nous quittons Ushuaia pour un trajet en bus en direction de Punta Arenas. Passage de frontière obligé et pénible, avec descente du bus et inspection au scanner de tous les bagages. Heureusement, nous commençons à avoir nos petites combines nous permettant de sauver 2 bananes, 3 oranges et 1 paquet de gâteaux secs. La voiture d’à côté se voit confisquer un gros sac de charcuterie, les douaniers vont faire un bon repas…
La suite est plus réjouissante avec des lacs fréquentés par des flamants et avec la traversée en bac transbordeur du (mythique) détroit de Magellan, à la hauteur de Punta Delgada, c’est-à-dire juste après la première baie du détroit, là où il se resserre. Magellan il y a presque 500 ans, s’est vraiment aperçu ici qu’il avait probablement trouvé un passage permettant de rejoindre un autre océan. Peut-être a-t-il aperçu les ancêtres des dauphins de Commerson qui nous accompagnent. Ces petits dauphins, pouvant faire penser aux marsouins et de mêmes couleurs que les orques, sont très joueurs et défient les bateaux à la course.
Fernando de Magallanes |
Même si nous faisons aussi un tour du monde, le nôtre est bien plus calme que celui du Portugais (qui naviguait, rappelons-le, au nom de la couronne d’Espagne) : lui, au même endroit, avait déjà connu le naufrage d’un de ses 5 navires, une mutinerie matée dans le sang et un autre de ses bateaux n’allait pas tarder à rebrousser chemin. Nous, on a perdu une paire de lunettes de soleil et mis une paire de chaussures à la poubelle.
Punta Arenas était un des noms qui nous faisait rêver lors de la préparation de notre voyage. Avant d’y arriver, moins après. C’est la principale ville du détroit, et elle a connu son heure de gloire il y a plus d’un siècle, grâce aux estancias de riches propriétaires exportant la laine de leurs millions de moutons. Aujourd’hui, c’est une ville que nous trouvons morne et sans âme. Pourtant, ses habitants y semblent très attachés, heureux de vivre dans une ville avantagée socialement par rapport au reste du pays, et vantant la nature sauvage qui les environne. Malgré tout, et bien que notre chambre soit sommaire et vétuste, nous passerons quelques jours bien sympathiques dans l’auberge d’Eduardo, clôturés par un barbecue aux couleurs internationales avec un peu de pisco.
Ici, c’est la Patagonie chilienne, mais ce n’est plus la Terre de Feu, nous sommes sur la péninsule Brunswiek. Comme à Ushuaia, le jour dure plus de 18 heures et les nuits sont courtes ; en plein hiver, cela signifie à peine plus de 5 heures de soleil, si on peut dire… On nous parle de la possibilité de voir des manchots royaux (presque aussi gros que les empereurs), à condition de retraverser le détroit et d’accéder à un point précis de la Terre de Feu. Finalement, nous renonçons, mais cédons au plaisir de revoir des manchots de Magellan sur la Isla Magdalena. Ce sont les mêmes que ceux que nous avons observés au sud de Valdès, à la différence notable que les petits nés mi-novembre ont bien grandi : les boules de duvet grises commencent à s’aventurer hors du nid, toujours sous la protection de leurs parents.
4 commentaires:
Chers oiseaux migrateurs,
Vos photos sont toujours aussi belles - et on a presque l'impression de voir grandir vos enfants d'un mois à l'autre...
Bises et ¡feliz navidad a toda la familia!
Bonne année à vous 4 qui êtes au bout du monde.
Que 2012 soit une grande et belle année pour vous et dans l'immédiat poursuivez bien votre périple.
Amitiés
Sébastien & Soléne
bonjour nos globes trotter préférés,
Nous vous souhaitons une excellente année 2012 aussi riche en découvertes que la précédente.
nous sommes allées durant les fêtes de Noël à Amiens (un peu ridicule par rapport à votre voyage, on le sait) et avons visité le musée de jules Verne, cela nous a fait penser à vous car lui aussi, en son temps avait parcouru les 4 coins du monde (la terre serait-elle carrée pour finir ?)
A part cela, nous tenons à vous féliciter car pour le moment, vous êtes à la hauteur du défi que nous vous avions lancé à la soirée ACDC : nous avons bien reçu 2 des cartes postales que nous vous avions confiées avant votre départ. On attend avec impatience, celle de la basilique de Lisieux !!!
Une question nous taraude depuis la lecture de votre passionnant (et très joliment illustré) journal de bord : quel est celui ou celle qui se promène depuis plusieurs jours nu-pieds et sans protection contre l'astre solaire ? le suspense est insoutenable...
gros bisous à vous et profitez bien
Lucile et Valérie
Que cette nouvelle année vous soit douce et que joie, santé et prospérité soient au rendez vous.
Vos photos font toujours rêver et la lecture de votre journal de bord passionnante.
Gros bisous à vous 4 et poursuivez votre exploration.
Nous revenons pour notre part d'une escapade au costa rica où il y a aussi Punta Arenas.
Marie ( Charente-Maritime)
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