LES GALAPAGOS – 27 août au 3 septembre
Nous avons passé une semaine sur l’île de San Cristobal. Ce n’est pas l’île de l’archipel la plus prisée par les touristes, et ça nous convenait plutôt… surtout que la haute saison était déjà terminée. La population de San Cristobal est regroupée dans un village, Puerto Baquerizo Moreno, qui est aussi la capitale politique de la province des Galápagos. Le reste de l’île héberge une nature plutôt hostile: montagnes aux plantes endémiques nichées dans la brume, vastes étendues de cactus et petits arbustes squelettiques. Ce village de pêcheurs, situé sur la baie des naufragés est « un endroit paisible et sa promenade au bord de l’eau joliment aménagée » nous dit le Routard. C’est exact… au tout du moins ça l’était jusqu’à notre passage. Nous on n’a rien cassé, c’est promis, mais pendant la semaine, à deux reprises, l’océan s’est déchaîné et les vagues, engouffrées dans la baie, sont venues endommager à plusieurs endroits ladite promenade. Ouragans en provenance des E.U. ou du Japon, plus séisme et répliques au Chili, ont fait que ces jours-là le Pacifique l’était peu.
Cela a juste freiné notre envie de faire une traversée par bateau pour une autre île encore plus sauvage, mais ne nous a pas empêché de nous baigner tous les jours. Il faut dire que l’océan est ici un spectacle permanent. Rien que l’arrivée au petit port et sur la promenade est assez fascinante : ici les lions de mer font la loi, sur la plage, autour des jeux d’enfants, sur les bancs… Et puis dans les sites plus isolés (certaines plages ou baies) le spectacle commence par les airs avec les fous masqués et fous à pattes bleues qui font des vols piqués dans l’eau en rentrant leurs ailes au dernier moment avant de ressortir avec un poisson dans le bec ; les pélicans bruns, au vol harmonieux, tentent de les imiter, mais l’atterrissage dans l’eau est moins léger ; les frégates, elles, regardent ça de loin, tentant parfois d’attraper des poissons à la surface ou d’en chiper un à un fou. Il faut dire qu’elles ne plongent pas dans l’eau, et lorsque leurs ailes sont trop imprégnées d’eau de mer, elles vont les laver dans l’unique lagune d’eau douce des Galápagos, le Lago Junco, un lac niché dans un cratère.
Au bord de l’eau, se chauffant au soleil, des centaines de lions de mer et d’otaries, qu’on a bien pris soin de laisser tranquilles, mais qui parfois viennent nous tourner autour lorsqu’on nage.
Sur les rochers proches de l’eau, crabes de toutes tailles et oursins (noirs, mauves et même verts). Des iguanes marins, presque aussi sombres que les roches volcaniques où ils aiment se chauffer le dos. Si par mégarde on s’approche trop, un sympathique crachat vous accueille. Enfin dans l’eau, une grande variété de poissons (raies et surtout requins se sont tenus à distance), mais le plus beau spectacle était sans conteste la nage paisible des tortues marines. Sylien comme Juliette ont eu leurs moments de bonheur avec les tortues.
Et leurs lointaines cousines terrestres, nous direz-vous ? Il y a bien une zone au nord de l’île San Cristobal où elles restent à l’état sauvage, mais l’accès difficile en bateau lors de notre semaine, et la faible probabilité d’en rencontrer, nous ont incités à n’en admirer que dans une réserve semi naturelle au sud-est de l’île.
Enfin un dernier mot sur le plus célèbre visiteur, Charles Darwin : sa mémoire est omniprésente sur l’île (c’est en effet sur San Cristobal qu’il a débarqué du Beagle, précisément au cerro Tijeteras, la baie où nous avons nagé en compagnie de tortues), alors qu’il n’est resté que quelques semaines aux Galapagos et que l’archipel n’est présente que dans 1% de son traité sur l’évolution. Mais il est vrai qu’il a trouvé ici un « laboratoire vivant », avec plusieurs dizaines d’espèces endémiques, qui lui ont permis a posteriori d’étayer sa théorie de l’évolution et de la sélection naturelle.
Une sélection de quelques photos sur le lien ci-dessous:
https://picasaweb.google.com/101028063797394664067/GALAPAGOS#
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire