Retour en France à Montesson le jeudi 10 mai 2012. Merci à tous ceux qui nous ont suivis durant cette aventure. L'hémisphère Sud en 280 jours: BOLIVIE

mardi 18 octobre 2011

BOLIVIE

SUD-LIPEZ ET SALAR D'UYUNI - 8 au 17 octobre  


Après 24 heures passées à Oruro, ville sans charme mais avec une sympathique place centrale, nous prenons le train de nuit pour Tupiza, qui nous semble être un point de départ plus intéressant qu’Uyuni pour le sud bolivien. A noter tout de même d’excellents salteñas dégustés avec de délicieux jus d’oranges sur cette même place. Le train longe le lac Poopó, que nous devinons grâce à un joli clair de lune. Au départ, la pub du train nous vante un trajet unique, inoubliable, dans des wagons top confort. C’est vrai, manger des pâtes et une omelette dans le wagon restaurant donne des airs d’Orient Express ; c’est vrai, les paysages au petit matin sont somptueux…Pourtant nous oublierons vite les deux navets américains passant sur les écrans avec un son, lui, en revenche, inoubliable pour lequel il faudra se fâcher un peu…                            

A Tupiza, première rencontre depuis notre départ avec une famille voyageuse, la famille Bellanger (Marius, Tom, Arthur et leurs parents). Journée et soirée agréables en leur compagnie, nous les retrouverons peut-être plus au sud. Voir leur site dans la rubrique « Blogs d’amis voyageurs ».


Freddy le pilote et Emma la cuisinière nous accompagnent pour ces 4 jours dans le sud de la Bolivie.
Au fil des pistes, nous apercevons parfois des maisons isolées, à côté d’enclos murés avec troupeaux de lamas dont les têtes dépassent. Mais surtout, nous avons droit à une succession de paysages, synthèse des environnements désertiques de la planète : des colonnes imitant des termitières rouges géantes, des paysages dignes du Far West, ou des dunes de sable n’ayant rien à envier à celles du Sahara. Aussi d’immenses vallées ressemblant au grand rift de l’Est africain, où on devine un lit de rivière, le plus souvent à sec, bordé d’herbe et de petits arbustes verts ; les gnous, zèbres et girafes sont  simplement remplacés par des moutons, lamas et vigognes.

Nous passons aussi à proximité de geysers à près de 5000m, avec un vent à décorner les lamas.

Une piscine naturelle à 37° dans le salar de Chalviri

Enfin, un festival de lacs très colorés, d’où souvent leur nom. Un des plus connus est la laguna verde, au pied du volcan Licancabur (frontière avec le Chili). La NASA y a envoyé certains de ses équipages, l’atmosphère hostile et les paysages lunaires s’approchant de ce que les astronautes rencontraient sur la Lune. De mauvaises langues ont pu affirmer que c’était aussi plus simple d’y filmer leurs expéditions lunaires… La laguna colorada est la plus majestueuse, par son étendue, sa couleur (des zones rouge-sang) et surtout les milliers de flamands, indifférents au vent, souvent sur leur unique frêle patte, alors que nos deux jambes nous suffisent à peine pour faire face aux bourrasques. La nuit le froid est terrible. Il a fallu multiplier les épaisseurs pour éviter la congélation. La soirée a été sauvée par un vieux poêle. C’est ici que nous rencontrons d’autres couples partis eux-aussi avec « Tupiza Tour », Laure et Gwen, Marion et Mathias, Livia et Tanguy. Les conditions climatiques difficiles resserrent les liens. 
   
  
 


La dernière nuit a pour cadre un petit hôtel entièrement conçu en briques de sel, en bordure du salar. Le salar est un immense désert de sel, dont la superficie est l’équivalent de 2 départements accolés, comme la Vienne et la Haute-Vienne (au hasard). A 3600m d’altitude et sur 40m d’épaisseur, il est constitué de couches de sel et de glaise. Plus de la moitié des réserves mondiales de lithium s’y trouve : le gouvernement bolivien prévoit à terme son exploitation, sous contrôle total du pays pour exportation, et ce malgré la protection théorique du site.






Les pilotes s’amusent à se courser autour de 120km/h. Le sel est parfois très lisse, souvent prenant des formes hexagonales. Nous atteignons l’Isla del Pescado, au lever du soleil. Magnifique île plantée au milieu du salar, avec de gros cactus. Etrange impression de vaisseau fantôme sur une mer irréelle. C’est aussi pour Sylien l’occasion de vivre un moment mémorable : les deux cuisinières ont préparé des gâteaux et c’est donc ici que nous lui fêtons ses 10 ans, accompagnés de « feliz compeaños ». 
  


 













Le retour entre Uyuni et Tupiza sera marqué par deux ensablements du 4x4 : il a fallu pousser en pleine tempête avec nos petits bras.



A Tupiza avant de quitter la Bolivie, quelques jours pour se promener dans les environs (notamment rando à cheval), paresser au bord de la piscine avec Livia, Tanguy et Tiphaine, et regarder (un peu tôt) les demi-finales de coupe du monde de rugby.



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LA PAZ - du 3 au 7 octobre


Venant du Titicaca, on traverse El Alto, périphérie qui ne finit pas de s’étendre avant La Paz. Puis on bascule sur La Paz. La paix y est relative, pour cette ville qui s’étend de 3200 à 4000 mètres d’altitude. En bas, les quartiers chics, les tours d’affaires. Plus haut, le centre historique, avec musées, quelques rues piétonnes. Plus on monte, plus la précarité apparaît. Sur les flancs des montagnes, des maisons en parpaings avec un réseau impressionnant d’escaliers raides.



Près de notre hôtel, des rues commerçantes spécialisées : une pour la viande, une pour la robinetterie, une pour le papier toilette, une pour les fruits… et une où se répartissent T-shirts de foot et fœtus de lamas ! Eh oui, il paraît que ces derniers, enterrés dans les jardins, assurent bonheur et prospérité. En attendant, suspendus dans la rue, c’est plutôt repoussant (pas de photo sur le blog, pour ne pas choquer notre jeune public). Autre curiosité, les cireurs de chussures : beaucoup d’entre eux sont masqués, car les étudiants faisant ces petits boulots ne souhaitent pas être reconnus de leurs camarades.





Après quelques musées intéressants (à nouveau un musée d’instruments de musiques, avec des instruments que cette fois nous sommes autorisés à manipuler), quelques lectures à l’alliance française, nous quittons la Paz en bus panoramique, aux premières loges pour observer le paysage et surtout le spectacle de la rue. Et il y a de quoi voir : des taxis qui s’arrêtent aux côtés du bus et déchargent des tonnes de sacs dans les soutes. Le bus se vide parfois, le temps que les passagers descendent s’acheter à manger, puis repart au bout d’un moment, nous permet d’admirer des mariés se faisant prendre en photos à la sortie de la Paz sur un pont au-dessus d’une 4 voies…



En route, nous apercevons parfois des cimetières au milieu de nulle part, souvent sans enceinte ce qui permet aux ânes de s’y promener et d’y bouloter les fleurs les plus fraîches. Malheureusement aussi, une bande de 20 à 30 mètres de déchets, bouteilles vides et sacs plastiques (quand ce ne sont pas des déchets toxiques du type batteries) de chaque côté de la route. A l’image de l’Equateur et du Pérou des progrès restent à faire dans le domaine du traitement et du recyclage des déchets ; le contraste entre le culte à la Pachamama (Terre nourricière) et la manière de la traiter est souvent consternant. Enfin, nous croisons les derniers manifestants (qui quelques jours plus tôt avaient beaucoup fait parler d’eux en défilant à la Paz et en bloquant les bus sur les routes principales) : le projet de construction de route traversant une réserve indigène, sans consultation des habitants concernés, menace faune et territoires indigènes, ce qui a provoqué une vive émotion dans le pays. Evo Moralès, pourtant premier président issu des communautés indigènes (il est Aymara), s’est montré inflexible en mettant en avant le développement économique du pays. A suivre.


Un coup de cœur enfin pour une initiative remarquable : celle d’Anne Courrège, une Française installée à Cochabamba et qui depuis plusieurs années va à la rencontre d’enfants dans des communautés avec un bibliobus. Tapez «  ayni.org » (organisation dont dépend le projet au niveau institutionnel) ou « bibliobus cochabamba » sur un moteur de recherche pour en savoir plus. Faute de temps, nous n’avons pu nous y rendre mais l’encourageons de tout cœur, n’est-ce pas Danièle…

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COPACABANA et l’île du Soleil - 28 septembre au 2 octobre

Copacabana

Copacabana est situé 8km après la frontière. Le passage terrestre de la frontière est épique : on quitte le bus pour parcourir différents bureaux côté péruvien, puis on passe la frontière à pieds, re-bureaux côté bolivien (plein de jolis tampons sur les passeports) et on reprend le bus.






Copacabana n’est pas une jolie ville, mais la baie, dominée par plusieurs monts, est agréable. Nous montons le chemin de croix au-dessus de la ville. Mais surtout, avant de partir pour la Paz, nous faisons un détour par la cathédrale pour une étrange cérémonie, un baptême pas tout à fait comme les autres : des prêtres bénissent des voitures et bus, décorés de fleurs et garnis de crucifix et de cierges (même dans les moteurs, qui font probablement double emploi avec les bougies…).


Isla del Sol
   














Nous choisissons de contourner l’île pour ne pas l'aborder au Sud (port du village principal) mais plutôt au Nord. Cela nous permet de traverser l’île en plusieurs heures par un très beau chemin, passant à proximité de ruines incas encore en très bon état, et qui rejoint le village d’Yumani. Nous resterons 2 nuits chez Yola et Nolberto. Ils ont 3 filles, de 11 (Daniela), 6 (Clara) et 1 an (Liliana). Les deux grandes sont très excitées à l’idée de participer le lendemain à la fête de l’école, et nous sommes bien évidemment invités.


Samedi, avant donc la fête de l’école, Carla nous montre elle aussi son cahier de lecture et tous les mots qu’elle connaît. Elle est également très contente de taper certains mots sur un de nos ordis : c’est bien plus amusant qu’écrire sur une feuille, et pas besoin de gomme pour effacer les bêtises ! Puis vers 10 heures, Daniela part en direction de l’école, vêtue de blanc, avec une écharpe tricolore (verte, jaune, rouge, bien sûr) et un drapeau. Carla est fière ensuite d’y emmener Juliette et Sylien. Si vous avez en tête le stand frites-merguez, des jeux pour les enfants ou un lancer de ballons, oubliez. Une fête de l’école sur l’Isla del Sol est en fait indescriptible. Nous allons pourtant essayer.


L’école ressemble à n’importe quelle école, une grande cour rectangulaire, bordée de salles de classes. Quand nous arrivons, différents groupes sont en file indienne autour de la cour. Quelques groupes d’enfants, mais surtout des adultes, des danseurs, des musiciens. Le cortège défile ensuite devant « les autorités »  (hommes qui pendant une période définie consacrent leur temps à la communauté) et leurs femmes. La cacophonie est générale puisque au moins trois groupes de musiciens jouent en même temps sur un périmètre restreint. On a par exemple un groupe d’hommes avec d’énormes épaulettes recouvertes de peau de fauve, équipés de flûtes. On voit aussi un groupe de danseurs et musiciens aux couleurs très vives (même carrément fluos) dont les origines sont la région de Potosi. Un groupe de danseurs fait penser aux « joyeux turlurons » de Tintin et les Picarros. Des groupes de femmes portant le costume traditionnel défilent avec leurs enfants, d’autres avec un immense drapeau bolivien. Tout cela reste, au moins dans un premier temps, très solennel. Suivent d’ailleurs quelques discours, en Aymara ou en Espagnol.
Ensuite, les groupes passeront plusieurs heures à danser en alternance.



Nous reviendrons en fin d’après-midi. Les danses sont moins précises, les musiciens moins appliqués, les « autorités » un peu moins dignes : une corrélation avec les centaines de cadavres de bouteilles de bière n’est pas à exclure… Des touristes ont aussi fait leur apparition. Nous préférons le spectacle donné par le soleil couchant.

2 commentaires:

Famille Pouillot-Rouault a dit…

Salut les Amis,
Nous venons à nouveau de nous régaler avec vos récits et vos photos.
Quel périple et quels paysages !!!
Amitiés,
Sébastien et Soléne, Astrid et Zoé

Danielle et Fred KESSLER a dit…

Salut à vous quatre,
Pensons souvent à vous. Nous espérons que les retrouvailles avec tous les parents se passent bien. Vos commentaires nous font rêver, les paysages sont magnifiques.
Bises
Danielle et Fred