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ÎLE DU SUD – Du 29 février au 20 mars 2012
Nous débarquons à Picton, où après une nuit, nous prenons possession du camping-car. Direction Motueka, aux portes du parc Abel Tasman, par une route sinueuse obligeant à vite prendre en main le véhicule. Un peu l’impression de conduire un 33 tonnes sur des sentiers de campagne, et la sensation est encore pire dans les villes ; mais bon, pas de casse, pas de piéton accroché au rétro, ou alors on n’a pas entendu…
L’île est tout aussi verte et encore plus sauvage que celle du Nord. De grands espaces réservés à l’agriculture : beaucoup de vignes et de fruits dans le nord, avec pomme et kiwi, des céréales et surtout élevage, avec bovins, cerfs et daims dans le centre, et partout des moutons. Nous sommes frappés par les espaces dédiés au sport, les aires de jeux élaborées systématiques pour les enfants et les gigantesques parcs même dans les petites villes. Nous profiterons des abords des parcs pour passer quelques nuits dans le camping-car, quand on n’a ni lac ni bord de mer.
Le camping-car nous a permis de découvrir une autre façon de voyager, offrant une sensation de liberté nouvelle. Le revers est l’isolement et le manque de contact durant cette période ainsi que la tentation de rouler un peu trop.
Les 4,5 millions d’habitants en NZ ne sont pas franchement serrés (15 hab./km²). Ils ne sont même pas 1 million sur l’île du Sud. En revanche, ça joue parfois des rotules dans les prés de moutons. Selon une estimation non officielle, confirmée par notre décompte, il y aurait 20 moutons pour 1 habitant !
Notre première étape dans l’île Sud est le Parc Abel Tasman dans lequel on accède par bateau taxi (cher) pour ensuite randonner sur les sentiers côtiers et sur les belles plages selon les horaires des marées. Il nous faudra patienter quelques jours pluvieux dans la région – eh oui, c’est ça aussi la Nouvelle-Zélande - avant de pouvoir passer une agréable journée dans le parc entre Shark Bay et Anchorage Bay, ponctuée par une baignade courageuse pour certains.
Nous changeons ensuite nos plans initiaux, qui devaient nous mener vers Kaikoura, pour rejoindre la côte ouest et retraverser le pays d’ouest en est. C’est l’avantage du camping-car. Nous découvrons au nord de Greymouth, sous une belle lumière, une mer verte et grise, une côte ouest très sauvage, à la végétation luxuriante et qui semble encore inexplorée. Il y a même un endroit où le travail de sédimentation au fil des années a créé de véritables pancakes rocheux, les rochers de Punaikaiki.
Nuit au Holiday Park de Greymouth en bord de mer, au milieu des lapins après un petit tour au spa…On n’avait pas pris de douche depuis…un certain temps !
Nous poursuivons notre périple et accumulons les kilomètres en traversant le pays par la montagneuse et désertique route Arthur Pass avant de mettre le cap sur le sud-est. Après quelques nuits froides en camping sauvage et quelques heures de route, nous atteignons Dunedin, la grande ville étudiante du Sud. Beaucoup d’entre eux partiront cependant à l’étranger une fois leur diplôme en poche (Australie et Europe essentiellement), sans forcement revenir au pays, ce qui pose un réel problème pour ce pays à la population vieillissante.
La ville a accueilli il y a quelques mois des matches de la coupe du monde de rugby, on arrive un peu tard pour l’événement. Alors on se rattrape en allant voir, dans le magnifique stade de la ville, un match du super XV, les connaisseurs apprécieront… Les Otago Highlanders battent 18-17 les Waratahs de Sydney, c’est du délire dans les tribunes (appelées Zoo pour la partie club de supporters !).
Au départ, on venait seulement ici pour visiter la péninsule d’Otago et voir quelques nouvelles espèces de pingouins, mais du coup le match de rugby a volé la vedette aux pingouins et nous nous sommes un peu attardés pour l’occasion. Néanmoins, nous aurons tout de même pris le temps (et le vent) pour admirer le vol élégant des albatros royaux, et celui plus hasardeux des cormorans sur la belle péninsule d’Otago. Transis de froid dans la nuit, nous y aurons patiemment attendus le retour à leur nid des pingouins bleus…que nous aurons au final entre-aperçus avec des lampes rouges…
Au départ, on venait seulement ici pour visiter la péninsule d’Otago et voir quelques nouvelles espèces de pingouins, mais du coup le match de rugby a volé la vedette aux pingouins et nous nous sommes un peu attardés pour l’occasion. Néanmoins, nous aurons tout de même pris le temps (et le vent) pour admirer le vol élégant des albatros royaux, et celui plus hasardeux des cormorans sur la belle péninsule d’Otago. Transis de froid dans la nuit, nous y aurons patiemment attendus le retour à leur nid des pingouins bleus…que nous aurons au final entre-aperçus avec des lampes rouges…
Nous retrouvons la pluie – et les moutons - pour faire la route de Dunedin à Te Anau, porte d’entrée pour visiter les fjords et la région des Milfords Sounds. C’est le N°1 des « must do » selon un sondage néo-zélandais et c’est vrai que malgré la pluie, nous trouvons que c’est le plus bel endroit que nous ayons fait depuis que nous sommes dans le pays. Le temps humide rend ce très grand fjord encore plus mystérieux ; nous le parcourons en bateau sous la pluie ou sous l’eau des nombreuses cascades qui se déversent le long des immenses parois abruptes. Evidemment, nous repartirons sous un beau soleil !!
La suite de la route nous fait passer par les beaux lacs du centre de l’île, Waikapu ou encore Pukaki avec vue sur le Mont Cook. Nous faisons une rapide pause dans la (trop) touristique Queenstown, et préférons les villages de Arrowtown et Wanaka.
Akaroa est une petite péninsule proche de Christchurch. L’Histoire retient que des Français y ont débarqué très peu de temps après que les Anglais aient mis le pied en NZ ; à quelques heures près, l’Histoire aurait pu s’écrire autrement… Pour nous, c’est l’occasion d’une baignade en compagnie des dauphins d’Hector, dans la baie d’Akaroa.
Dernière étape à Christchurch. Les séismes de 2010 et 2011 n’ont pas fini de laisser des traces. Tout le quartier historique est toujours inaccessible, la plus belle cathédrale du pays est définitivement réduite en poussière. Les esprits aussi sont marqués. Nous logeons chez Carolyn et David, qui habitent au sud de la ville. Leur maison a quelques fissures, les vitres ont éclaté et la cheminée n’a pas résisté à la deuxième secousse majeure. Ils sont architecte et psychologue, autant dire que dans de telles circonstances, ils ont ici du boulot pour un moment…
Dans les rues piétonnes dégagées, les anciennes boutiques ont été remplacées, provisoirement ou non, par des containers aménagés ; la vie reprend le dessus.
Pour terminer avec la Nouvelle-Zélande dans cette période propice aux enquêtes d’opinions, un sondage exclusif – et pour une fois vraiment intéressant - réalisé par nos soins auprès d’un échantillon très représentatif de 5 néo-zélandais : 100% d’entre eux sont favorables à un changement de drapeau pour le pays, l’actuel étant trop proche du drapeau australien et la présence de l’Union Jack étant absurde. Les billets sont toujours imprimés avec le portrait de la reine d’Angleterre…
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ÎLE DU NORD - du 16 au 29 février 2012
Mais où est donc passé le 15 février ? Tout se passait tranquillement, au départ de Papeete ; nous sommes partis vers 8 heures le 15 pour environ 6 heures de vol vers Auckland… pour arriver à 13 heures le 16 ! On nous a donc volé une journée. L’expérience de Sebastian del Caño et de ses compagnons rescapés de leur tour du monde nous montre que nous ne sommes pas les premiers circumnavigateurs à trouver à redire sur nos calendriers. Ces rescapés de l’expédition de Magellan, les (presque) premiers à boucler un tour du monde, n’ont dans un premier temps pas compris comment il pouvait y avoir un jour de décalage entre leurs livres de bord et la date en Espagne. Comme eux, nous faisons le tour de la Terre dans le sens inverse de sa rotation, et venons de passer la ligne artificielle de changement de date. Phileas Fogg avait été plus malin en faisant son tour dans le sens inverse et en gagnant son pari grâce à la journée récupérée.
Nouvelle-Zélande. Nouvelle étape. Nouveau rythme, différent de ce que nous avons fait jusqu’à présent : nous avons loué une voiture sur l’île du Nord et restons moins longtemps à chaque étape. Nous passons par la baie d’Auckland, « the city of sails ». Les voiliers se comptent ici par dizaines de milliers dans la marina. Dans tous les endroits donnant sur la mer, sur une baie, sur un bras de mer (c’est-à-dire probablement la majorité des villes et villages) les bateaux sont omniprésents. Une première pause à Whangarei.
L’étape suivante nous emmène chez Rod et Margy (absente car est partie à Nelson chez sa mère malade). Ce sont des artistes (poterie, sculpture), et ont donc une maison d’artistes, construite par Rod et des amis dans les années 70. Des plantes et arbres fruitiers y poussent sans restriction, dans cette région au climat subtropical surprenant.
Rod navigue très souvent et nous emmène sur son voilier dans la Doubtless Bay. Journée de rêve. Avec lui également, notre premier « Fish ‘n ships » - ici, une institution – et des baignades dans un océan aux températures encore acceptables.
Quand personne n'est présent quand un client vient visiter l'atelier de poterie-sculpture, celui-ci peut acheter et payer en laissant l'argent une boite ou payer plus tard par internet. Le soir à notre retour, plusieurs billets étaient ainsi déposés!
Quand personne n'est présent quand un client vient visiter l'atelier de poterie-sculpture, celui-ci peut acheter et payer en laissant l'argent une boite ou payer plus tard par internet. Le soir à notre retour, plusieurs billets étaient ainsi déposés!
Atelier d'artistes |
Cape Reinga |
Chez Mary et Lindsay (Bay of Islands), le rythme est plus tranquille. Retraités et ayant travaillé en tant qu'horticulteurs et surtout passionnés de jeux, ils nous apprennent des jeux de cartes et les enfants font des bulles de savon géantes. Entre temps, nous allons admirer l’extrême pointe nord de l’île, Cape Reinga ; à proximité, de très hautes dunes de sable, que nous ne manquons pas de dévaler allongés sur des planches de surf.
Mary and Lyndsay |
Cap ensuite sur Rotorua et ses Geysers d’eaux chaudes, dans une région façonnée par les éruptions volcaniques et les séismes. Le musée très intéressant rend hommage aux Maoris et à leur très riche culture. Ensuite, Taupo et l’immense lac du centre de l’île. Nous trouvons ici (comme dans d’autres villes même modestes) une bibliothèque très fournie, qui présente l’énorme avantage de proposer un accès wifi gratuit ; l’autre moyen pour obtenir du wifi sans exploser notre budget est de trouver un Mac Do (facile ici), et se garer tout près (avec ses odeurs de graisse garanties).
Nous terminons par Wellington, capitale de taille très modeste (à peine 200000 habitants). Mais cette ville jeune et moderne fourmille d’espaces culturels, de théâtres, d’un gigantesque musée gratuit (le plus réussi du pays, qui permet de tout comprendre de l’histoire, de la cohabitation de civilisations différentes composant le pays et de l’activité terrestre secouant sans cesse le sol), de zones wifi libres et d’aménagements pour les activités sportives. Bref, la ville idéale.
Nous trouvons beaucoup de similitudes culturelles avec le Royaume-Uni. Ce pays très récent (les premiers colons en grande majorité britannique ne remontent qu’à quelques générations) et qui n’a acquis sont indépendance qu’au XXe siècle, a des gazons aussi verts que dans le Northamptonshire et les Néo-Zélandais se passionnent pour les activités nautiques, le rugby, le foot, le cricket et jouent le dimanche au croquet et au bowling sur des tapis de verdure. Les habitudes alimentaires sont aussi assez similaires, et même si on produit d’assez bons vins, la bière dans les pubs est très appréciée en sortant du bureau.
Les Néo-Zélandais sont bien sûr très fiers de leur équipe nationale de rugby. La rivalité avec l’Australie se traduit par des tee-shirts au slogan provocateur du type « There’s no crying in rugby (unless you’re Australian) »… Pour les amoureux de rugby, patienter jusqu’à l’article « Ile du Sud », va y avoir des jaloux…
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