PUNO et les îles péruviennes (lac Titicaca) - 23 au 27 septembre
Puno est le point de départ pour les expéditions sur les îles du lac, côté péruvien. Là, nous sommes dans l’altiplano, cette région aride, pauvre, mais splendide. Le lac est à3810 mètres d’altitude. Que de légendes autour de ce lac ! En premier, rien moins que le berceau de la civilisation inca, puisque Manco Capac en serait sorti des eaux pour ensuite fonder Cuzco. Une partie du trésor inca y serait également engloutie. Les incas traversant le lac avec des tonnes d’or pour la rançon de l’empereur Atahualpa, apprenant que Pizarro n’avait pas tenu parole et finalement lâchement assassiné l’Inca, décidèrent de jeter le trésor dans le lac. Comme le commandant Cousteau, nous avons cherché, mais fini par abandonner. Un roi-soleil d’un peuple du lac se serait aussi enfui des rives et même des Andes pour prendre la mer : un certain Kon-Tiki, qui a dû largement inspirer Thor Heyerdal pour son célèbre voyage vers la Polynésie … on en reparlera.
Puno est le point de départ pour les expéditions sur les îles du lac, côté péruvien. Là, nous sommes dans l’altiplano, cette région aride, pauvre, mais splendide. Le lac est à
Parmi les îles proches, les îles Uros (les indiens Uros ont disparu et des indiens Aymaras ont compris qu’il pouvait être intéressant de se faire passer pour leurs descendants…) sont des îles complètement artificielles, faites de roseaux. Ces îles peuvent se diviser ou au contraire se regrouper ; elles regroupent chacune 5 à 10 familles.
Nous allons aussi nous promener sur l’île encore sauvage d’Amantani. Afin d’en profiter au mieux, nous choisissons d’y dormir une nuit, chez une famille. Les conditions sont sommaires, mais le contact avec la famille est agréable. Le petit garçon, Clever, 6 ans, nous montre ses acquis en lecture. Sa grande sœur de 12 ans, assise au coin du feu, ne dit rien, mais fixe longuement Juliette. Que pense-t-elle ? Peut-être y-a-t-il de l’envie, ou bien de l’indifférence, voire du mépris pour les touristes que nous sommes. Nous ne saurons jamais. Les repas sont copieux et très bons ; nous aurons droits aux petits poissons du lac frits au petit déj.
La traversée de l’île de Taquile est aussi une très belle balade. Comme Amantani, puis plus tard l’Isla del Sol, les décors nous font penser à l’Adriatique, voire aux Cyclades, avec des paysages rocailleux parcourus par de nombreux ânes. Pas d’oliviers cependant… et surtout une température de l’eau plus proche de celle des îles Feroe.
L’artisanat de Taquile est inscrit au patrimoine mondial, notamment en raison de la finesse de ses tissus. Les codes vestimentaires régissent une bonne partie des relations sur l’île : la couleur du bonnet détermine par exemple si l’homme est marié ou non, le côté sur lequel pend le pompon montre s’il recherche une amie, un chapeau de feutre noir sur un bonnet signifie qu’on a affaire à un représentant de l’autorité…
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AREQUIPA et le Canyon de la Colca - 17 au 22 septembre
Nous découvrons la ville quasiment seuls à 5H30 du mat, après une nuit en bus « cama », peu de monde dans la « ville blanche » (car beaucoup de bâtiments sont construits en pierre de lave blanche). Quelques rues très agréables, une grande Plaza de Armas bordée d’une double rangée d’arcades avec sur son quatrième côté l’imposante cathédrale. Cependant en restant plusieurs jours dans la ville, le bruit et surtout la pollution automobile nous insupportent. Dès 6 heures du matin et jusqu’à 22 heures, comme dans beaucoup d’endroits en Amérique latine, la conduite à l’avertisseur sonore est un véritable mode de conduite ; il est impossible ici de trouver un endroit sans entendre klaxonner pendant dix secondes. Quant au nuage de pollution, rarement chassé par les vents ou la pluie, il voile régulièrement le volcan Chachani et le célèbre Misti aux allures de mont Fuji.
Mais il existe un endroit qui à lui seul vaut le détour par Arequipa : le Monastère Santa Catalina. Ce couvent, ouvert depuis plusieurs années au public et où il reste une trentaine de sœurs, est une véritable ville dans la ville. On traverse des dizaines de cellules, mais cellules plutôt 4 étoiles avec annexes pour servante. Chaque pan de mur coloré associé au ciel bleu de la ville et décoré de quelques plantes nous donne envie de faire des photos. Les enfants qui rechignaient un peu pour la visite, apprécient de se perdre dans les ruelles et passent un bon moment à tester le système de canaux qui alimentent les lavoirs.
L’autre grand classique de la région est la visite du Canyon de Colca. On aimerait bien s’organiser nous-mêmes pour y aller mais on hésite car les bus ne sont pas très fréquents dans le canyon. Et puis en bus, on ne peut pas s’arrêter prendre des photos. Randonnées dans le Canyon très physiques d’après ce que nous racontent des jeunes qui en reviennent, et à faire de préférence avec un guide. Des dizaines d’agences proposent les mêmes tours et nous ne sommes pas très chauds pour une visite en groupe. Après vote et moult discussions en famille et préparation psychologique pour affronter la vie en groupe, on se décide enfin pour un tour classique de 2 jours avec Cevitour sans grande rando.
Au final, on ne regrettera pas notre choix. Cette parenthèse « au vert » nous aura permis de découvrir les paysages de désert dès la sortie d’Arequipa, de battre notre record d’altitude à 4925 mètres (le Mont-Blanc que nous apercevions de haut paraissait bien petit), d’apprécier les anciennes terrasses incas et les bains chauds de la vallée de la Colca , de croiser vigognes, lamas, alpaguas au hasard d’un virage et d’admirer une dizaine de condors au dessus de nos têtes. Tout ça dans un petit bus pour 8 avec un guide très agréable, mais avec, en contrepartie, pauses déjeuner dans restaurants pour touristes et spectacle folklorique imposés ! En attendant, nous avons rencontré Guisella qui nous invite à Santiago de Chile.
Nous quitterons finalement Arequipa sur une excellente impression, après y avoir déniché quelques jolies places ou cours intérieures où nous nous sommes régalés d’empanadas et jus de fruits frais. Nous laissons donc Arequipa, la terrasse ensoleillée de l’hôtel où nous prenions les petits déjeuners, pour partir en direction de la pluvieuse Puno, au bord du lac Titicaca.
La route, empruntant une partie de voie menant au canyon, typique de l’altiplano, est magnifique. On revoit les vigognes, puis dans une zone de pampa, de nombreux troupeaux de vaches, moutons, ânes et alpagas nous accompagnent. Patricia et
Juliette aperçoivent également des flamants roses au bord d’un lac. Nous verrons enfin une douzaines de tornades plus ou moins puissantes… qui feront moins de dégâts dans le bus qu’un groupe de musiciens un tantinet éméchés.
Juliette aperçoivent également des flamants roses au bord d’un lac. Nous verrons enfin une douzaines de tornades plus ou moins puissantes… qui feront moins de dégâts dans le bus qu’un groupe de musiciens un tantinet éméchés.
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CUZCO et la vallée sacrée des Incas – Du 4 au 16 septembre 2011
Que dire de Cuzco, et par quoi commencer ? Ici, il semble que même les quartiers populaires soient moins sinistres qu’à Quito. Les constructions ressemblent davantage à des habitations, peut-être les couvertures en tuiles y faisant quelque chose. Quant aux environs du centre ville, c’est tout simplement splendide. Nous avions en tête les murs incas et c’est en fait le Cuzco colonial, avec ses rues pavées, ses places bordées d’arcades, son architecture harmonieuse, ses belles maisons coloniales avec balcons de bois sculptés et magnifiques cours intérieures, qui nous saisissent en premier. La ville, qui devint rapidement la capitale de l’empire inca, le nombril du monde andin (« cuzco » = « nombril » en langue quechua), fut la cible privilégiée des conquistadores, déterminés à anéantir la culture inca. Pourtant il subsiste de nombreux endroits, contrairement à Quito, où les constructions espagnoles s’appuient sur les fondations apparentes incas. Bref, située à 3400m d’altitude, s’étendant dans une vallée magnifique et entourée de montagnes, vous l’aurez compris : nous sommes tombés sous le charme….
Mais il a aussi fallu en payer le prix : partout il est fait mention du mal lié à l’altitude (soroche), et c’est probablement ce qui a affecté Juliette, qui a cumulé maux de tête, fièvre et même malaise. Les parents n’ont pas toujours fait les fiers après avoir grimpé à pas de sénateur quelques marches d’escalier. Sylien, lui, a continué de cavaler comme si de rien n’était…
Site inca de Pisac
Nous ferons les 30km qui nous séparent de Pisac en colectivos (bus), sur une très bonne route. Le village, au bord de la rivière Urubamba et très réputé pour son marché artisanal, est surtout dominé par un site inca de toute beauté (petite info pratique : désormais, il n’est plus possible d’acheter un billet seulement pour la visite, mais l’entrée doit faire partie d’un des boletos turisticos…). L’originalité du site est que plusieurs quartiers sont répartis dans la montagne, ce qui permet, après être montés en taxi, de faire une très belle randonnée en descente vers le village. La première vision est le saisissant panorama proposé par les terrasses en étage, avec leur muret anti-érosion bien entretenu. A bien y regarder, un détail intéressant : régulièrement, des pierres ressortant du muret font office d’ingénieux escaliers. Puis nous parcourrons les quartiers d’habitations, parfois labyrinthiques. Les fenêtres trapézoïdales, symbole de l’architecture inca, sont présentes partout. La promenade nous fera passer par des escaliers bien raides, un tunnel dit du Puma taillé dans le rocher, nous longerons des cavités inaccessibles dans la roche, en fait une gigantesque nécropole. La descente au village se termine par à nouveau de belles terrasses.
Site inca de Pisac
Nous ferons les 30km qui nous séparent de Pisac en colectivos (bus), sur une très bonne route. Le village, au bord de la rivière Urubamba et très réputé pour son marché artisanal, est surtout dominé par un site inca de toute beauté (petite info pratique : désormais, il n’est plus possible d’acheter un billet seulement pour la visite, mais l’entrée doit faire partie d’un des boletos turisticos…). L’originalité du site est que plusieurs quartiers sont répartis dans la montagne, ce qui permet, après être montés en taxi, de faire une très belle randonnée en descente vers le village. La première vision est le saisissant panorama proposé par les terrasses en étage, avec leur muret anti-érosion bien entretenu. A bien y regarder, un détail intéressant : régulièrement, des pierres ressortant du muret font office d’ingénieux escaliers. Puis nous parcourrons les quartiers d’habitations, parfois labyrinthiques. Les fenêtres trapézoïdales, symbole de l’architecture inca, sont présentes partout. La promenade nous fera passer par des escaliers bien raides, un tunnel dit du Puma taillé dans le rocher, nous longerons des cavités inaccessibles dans la roche, en fait une gigantesque nécropole. La descente au village se termine par à nouveau de belles terrasses.
Forteresse inca d’Ollantaytambo
… le Machu Picchu, à la rencontre d’un mythe
C’est le but ultime d’un séjour dans la région. Pour s’y rendre, il faut presque obligatoirement passer par Aguas Calientes (appelée ainsi pour ses eaux chaudes, mais maintenant dénommée « Machu Picchu Pueblo »), au pied de la montagne sacrée. Un premier plan « routard » permet par Santa Teresa et la centrale hydroélectrique de rejoindre le Machu Picchu sans se ruiner (et à condition d’avoir du temps). Nous, nous choisirons un accès plus classique. Un minibus nous emmène en effet jusqu’à Ollantaytambo (voir plus haut). De là, nous prenons un train (au prix touriste, même si désormais il n’y a plus de monopole et trois compagnies se disputent le marché, ce qui permet de faire baisser l’addition) pour Aguas Calientes. La pluie qui n’a pas cessé en fin de journée, nous a contraint à acheter des billets de bus pour grimper les 8 km nous séparant de notre but. Nous avons un peu confondu le climat de Cuzco, en principe à cette période sec et frais, et celui des environs du Machu Picchu, plus chaud et beaucoup plus humide en raison de sa situation proche de la forêt tropicale. Bien sûr, suite à nos vacances en Thaïlande, nous sommes équipés d’efficaces capes de pluie… qui sont restées dans nos sacs à Cuzco… Finalement, à 4 heures du matin, encouragés par le ciel étoilé, nous serons les premiers à longer à pieds, équipés de lampes frontales, la rivière Urubamba (les billets de bus serviront pour la descente, soulageant nos petites jambes fatiguées). Ici, petite parenthèse pour toi ami routard qui nous lit et qui veut être le premier à 6 heures du mat à l’ouverture du site : tu dois savoir qu’il y a un contrôle au pont avant d’effectuer la montée des 1600 à 1700 marches, mais aussi qu’une grille, qui ne s’ouvre que vers 5H, bloque désormais le passage. Une fois la grille franchie et la grimpette d’une bonne heure effectuée, on a enfin le droit de pénétrer sur le site. Le premier panorama, du mirador proche de l’entrée, est une sensation inoubliable. Et puis nous traversons les quartiers et les places pour rendre à l’opposé, pour grimper au Wayna Picchu (vous savez, le pic qu’on voit partout sur les photos en arrière plan). La grimpette est plutôt ardue, et Patricia, sentant les nuages monter, nous fera croire à quelque difficulté liée au vertige (mais n’en croyez rien) pour nous inciter à redescendre avant le sommet. Bien lui en a pris, car la pluie fait son apparition dès que nous sommes en bas, et nous passons une petite heure en hommes des cavernes sous une roche à grignoter bananes et gâteaux secs. La visite des différents quartiers reprendra ensuite sous le soleil.
Nous ferons tout d’abord une halte à Moray : ici, trois séries (dont une en excellent état) de terrasses agricoles, aménagées en cercles concentriques décrivent un paysage unique. Ces terrasses étaient en fait de vastes laboratoires agricoles où les Incas, semble-t-il, testaient des variétés dans un site où, microclimat aidant, de forts écarts de températures pouvaient exister entre les différents étages. Très impressionnant.
Le deuxième arrêt est pour les célèbres Salines de Maras : ici, accrochés sur les flancs de la montagne, près de 4000 bassins (dont les plus anciens datent de l’époque pré-inca) permettent d’exploiter les eaux salées sortant de nappes alentour. Spectacle là-aussi grandiose, mais où la présence humaine est ici forte avec des familles issues de deux communautés se partageant
les bénéfices du sel vendu, dans des conditions extrêmement pénibles. On hésite entre fascination et compassion.
De retour à Cuzco, nous ne bouderons pas notre plaisir de flâner à nouveau dans les rues du centre historique et n’oublierons pas de grimper au-dessus de la ville pour découvrir la grande forteresse de Sacsayhuaman, avec ses trois étages de remparts faits d’immenses pierres, une fois de plus aux angles multiples et néanmoins ajustées au millimètre. Les nombreux (et parfois violents) séismes dans la région n’ont que très peu d’effet sur ces constructions.